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Le Blog du Hibou Perspicace

1 février 2014

Un pilote, pour commencer ?

Pilote

(pour les ignorants, c'est le nom donné au premier épisode d'une série)

- Que vas-tu raconter de beau ?

- Ce qui me trotte dans la tête, sans doute ?

- Ah ? et de quoi s'agit-il ?

- Je sais plus.

- Bravo.

- Je n’arrive pas à me rappeler si j’avais conscience de l’immensité de la chose, avant.

- Avant ? Avant quoi ?

- Ha. Avant tout ça.

Avant tout ce capharnaüm qu’est devenue ma vie. Mais non, je me trompe, ma vie était un bordel et maintenant tout est en ordre… A moins que ce ne soit l’inverse ?

Bref. Je suis une fille qui a toujours l’impression d’avoir des problèmes.

Qu’est-ce que je vais devenir ? Est-ce que je veux vraiment aller en classe préparatoire ? Est-ce que c’est vraiment ce que je dois faire ? Ou devrais-je aller à la fac ? Aller dans une école ? Ou faire quelque chose d’autre ? Bon sang, que quelqu’un intervienne, fasse quelque chose ! Empêchez donc cette malheureuse jeune femme de foutre sa vie en l’air !

Dites-moi donc ce que je dois faire ! Est-ce que je vivrais heureuse et différente ou vais-je vivre une vie banale et rangée, avec parfois quelques petits moments «uniques», «magiques», «extraordinaires » , pour contrebalancer un quotidien lourd, et qui me permettront de me voiler la face et de ne pas ressentir l’abrutissement positif et naturel de la vieillesse ?

C’est probablement ce que je ferais.
Peut-être que je DEVRAIS faire autre chose. Tout plaquer, partir sac au dos. Tailler la route vers le Guatemala. Je ne sais même pas où se trouve le Guatemala. Tout quitter, vivre une vie d’artiste maudite loin du monde et des miens. Mais serais-je heureuse ainsi ? J’aurais certainement des regrets. Regrets de ne pas avoir vécu ce que d’autres ont vécu dans leurs vies banales.

0n a toujours des regrets. C’est effrayant. C’est comme se retrouver plusieurs fois devant des carrefours, et à chaque voie qu’on emprunte, regretter de ne pouvoir voir les autres. Et si on a la chance de pouvoir bifurquer ou retourner en arrière, les saisons sont passés les chemins ne ressemblent déjà plus à ce dont ils avaient l’air quand on les a manqué.

Mon Dieu, qu’est-ce que ça craint APB ! 

ça pousse à se poser trop de questions. Des bonnes questions, mais qui ne font pas vraiment relativiser. Elles font douter. Et le doute, c'est la mort de l'âme. Que suis-je censée faire de ces soixante-dix années à venir ? Ne vais-je pas les cramer trop vite, telles des allumettes qu'on lâche trop tôt, de peur de se brûler les doigts ?

 

Sur ce, lecteur qui n'existe probablement pas pour le moment, je te salue bien bas (avec le chapeau à plume et le petit regard baissé) et je file vers de nouvelles aventures.

Hibou Perspicace

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